C’est Frédéric Magda et Blanche Colas qui sont à l’origine de cette compagnie.
Élève au Théâtre National de Nice vers la fin des années 80 alors que Jacques Weber en était directeur, Frédéric Magda rejoint rapidement le Cercle Molière où il tient son premier rôle dans Les femmes savantes. Là, il apprend que le théâtre dit « amateur » peut être abordé avec une rigueur toute professionnelle et sans complaisance.
Dans la foulée, il écrit, met en scène et interprète son premier spectacle : Chaussée glissante. Il intègre ensuite d’autres compagnies, d’autres spectacles, puis participe à des tournages de films aux studios de la Victorine…
Après quelques années passées sur les planches, FM se tourne vers l’écriture où il découvre une nouvelle liberté de création. Il quitte alors la Côte d’Azur pour Bonnevaux dans le Gard où, dans une solitude quasi monacale, il rédige L’arc en mer, son premier roman qui sera publié aux éditions de La machine à écrire.
De retour à Paris, FM se remet à l’écriture théâtrale puis met en scène Le destin édifiant de César Durillon. Cette pièce sera présentée pour la première fois dans un festival que FM aura lui-même créé et dirigé, en vertu du principe selon lequel on n’est jamais si bien servi que par soi-même.
Après un séjour de quelques années contemplatives au pied du Mont Saint-Michel, FM revient dans les Cévennes avec le désir de reprendre le théâtre. À Saint-Ambroix, le hasard conduit ses pas à la Cardamome, lieu de rencontre de tous les artistes et intellectuels de la région. Il y fait la connaissance des « théâtreux » locaux, notamment Blanche Colas qui l’incite à rejoindre la compagnie Rocambolissimo où elle-même se produit.
FM y monte aussitôt deux pièces en un acte : Le pain de ménage de Jules Renard et L’ours de Tchekhov, dans un spectacle intitulé L’art de la séduction en mode franco russe, et qui fut produit à Saint-Ambroix puis au festival de Bonnevaux.
Avide de liberté pleine et entière, FM quitte la compagnie qu’il vient tout juste d’intégrer pour monter sa propre structure : le Théâtre du Chat Teigneux. Il entraîne Blanche Colas dans son sillage, Olivier Lefebvre, lui aussi comédien depuis de nombreuses années ; Béatrice Ferrero, sculpteur, peintre, et qui fut comédienne au Théâtre les Trois Coup de Saint-Étienne. Mais les comédiens dans la région se font rares. Qu’importe, il suffira de les former : le Chat Teigneux fonde alors sa propre école. La compagnie s’étoffe peu à peu. Didier Raud, musicien, intègre la compagnie, puis Jean-Pierre Molineus, lui aussi musicien, Nathalie Vidal, Élisa Prunarety, Marie-Cécile Paquet qui a de nombreux rôles à son actif, et enfin Didier Averty.
FM reprend le Pain de ménage de Jules Renard et en écrit une adaptation conçue pour être jouée dans les restaurants, au milieu des clients attablés. Il la présente avec Blanche Colas au Denmar’Kafe, restaurant des Mages.
Le Théâtre du Chat Teigneux est à ce jour une structure associative de théâtre amateur mais ce terme hérisse le poil de Frédéric Magda. Selon lui, « amateur » n’est qu’un statut administratif. Il est essentiel, dit-il, de se tenir loin de toute forme de complaisance. Pratiqué avec désinvolture, le théâtre n’est qu’une gesticulation exhibitionniste. Et il conclut : le théâtre n’est pas une affaire sérieuse mais il est essentiel de l’aborder sérieusement.
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